Écoute, ça pousse!

Ici c’est l’achillée millefeuille le roi de la place

Pour une fois il n’est pas regardé de haut comme une vulgaire mauvaise herbe de bord de chemin. On le célèbre. Parce qu’il apporte dans notre Gin maraicher, Aube un p’tit quelque chose d’unique.

L’achillée millefeuille trouve son nom dans la mythologie grecque où le guerrier Achille l’aurait utilisé pour soigner ses soldats. On considère toujours cette plante comme cicatrisante et antiinflammatoire.

Maintenant on est certain vous ne verrez plus cette plante de la même manière? Délicieuse et réparatrice, quand même beau que cette nature

Agastache belle agastache

Elle leur donne aux rangs une couleur mauve lumineuse, mais à un certain moment elle nous aura bien embêtées. Envahi par des verres gris, 90% de la production fut compromise et pour sauver ce qui restait il aura fallu, tous les matins, déterrer la base du plan pour retirer les verres, toute qu’une job.

Le mot agastache vient du grec et exprime une similarité avec la forme d’une graminée, mais de manière plus poétique on la surnomme aussi la menthe des colibris.

D’ailleurs c’est dans le pastis Ombrelle, le gin Euphorie et l’eau-de-vie d’agastache qu’on la découvre dans ses notes anisées.

C’est une des plantes préférées des abeilles d’Hélène, qui font vibrer les rangs d’agastache lorsqu’elles y butinent.

Une grande, intimidante, spécifique, précieuse.

On a choisi de la cultivé parce que la cueillette sauvage pour ses racines pouvait rapidement compromettre la présence de cette majestueuse à l’état naturel.

Ce fut un défi.

À ce jour les semis ne se seraient jamais réveillés sans le support de Biopterre. L’angélique fait partie de ces plantes qui prennent leur temps. Elle est indigène au Québec et ses racines révèlent des notes florales et une puissance aromatique qui nous a fait tomber sous le charme. Cependant il faut être patient parce qu’il faut attendre environ 2 ans avant de faire la première récolte.

C’est dans le gin Aube que vous pourrez l’apprécier dans sa pleine expression.

Prenez votre temps savourez, doucement.

Cette plante curieusement délicieuse occupe l’espace de plusieurs rangs. Elle est aussi un élément clé qui rend notre gin Marée montante si particulier.

C’est grâce à Patrice de La Société des plantes que l’intrigante bourrache fait son entrée dans les jardins. Les feuilles aux arômes de concombre et la tige qui rappelle le goût des huîtres on permit de créer un gin d’inspiration de bord de mer sans la mer.

On lui a attribué au cours du temps des qualités aphrodisiaques, toniques, voire dopantes. Personne ne semble vraiment s’entendre, sauf sur une chose, la couleur de sa fleur est magnifique d’un bleu violet féérique, mais aussi sur l’aspect désagréable de sa cueillette dû aux microépines que cache son duvet.

Ramenés ici par les premiers Européens, les plants de carvi trônent maintenant au jardin.

C’est Cyril, ami de la distillerie qui aura introduit l’idée de l’utiliser dans les alcools. C’est dans le pastis Ombrelle qu’il a élu domicile. C’est d’ailleurs ses magnifiques ombelles qui a inspiré le nom du pastis.

Le carvi, est de la même famille que les carottes et comme ces dernières il faut patienter deux ans pour récolter les graines, ce qui nécessite une bonne orchestration des cultures pour s’assurer les bonnes quantités année après année.

Un grand rang juste pour ces petites perles orangées.

Les cerises de terre sont sucrées lorsque récoltées au bon moment et ont un goût absolument unique qui a titillé ma créativité.

Plante très envahissante, ce n’est que l’amorce de cette culture à la distillerie. On observe, on se questionne si ça valait le coup de l’intégrer davantage malgré les défis de récolte.

Peut-être pour un cidre…hummm on y pense.

C’est ce rang là où le maraicher qui rêve de cornichons à l’aneth est passé à la distillation par nécessité. C’est le genre d’accident qu’on souhaite. Une année avec trop de concombres qui mène à une eau de vie, celle de concombre évidemment, et maintenant au gin maraicher, Aube.

Le concombre c’est un incontournable du jardin. C’est aussi un rappel croquant des jardins de nos grands-parents.

D’ailleurs, frottez-vous vos concombres vous pour faire sortir l’amertume?

En frottant l’extrémité du concombre on empêcherait la cicatrisation et permettrait à la sève, où se trouve l’amertume, de s’écouler plus rapidement.

Évidemment à la distillerie on ne fait pas de salade et on a vite réalisé que l’amertume du concombre était une clé dans l’équilibre des saveurs de l’eau-de-vie et du gin

Pas pire, le yark de un fait le bonheur d’un autre

C’est le rang du partage, pourquoi?

Parce que c’est ici que pousse des courges spaghetti, qui l’automne venu seront récoltées et déposées à la banque alimentaire de Rivière-du-Loup. Un bout de maraichage beaucoup plus grand que ce qu’il laisse croire.

L’idée est née d’un désir de couvrir un rang qui avait été laissé à nu. Les iris versicolores avait refusé de se pointer le bout du nez. Dix plants de courge qui fut généreux et qui auront donné le goût de remettre cette générosité au suivant.

Depuis cette fois-là, l’histoire se répète tous les ans.

Au cœur de ces rangs on expérimente l’amertume sous forme d’un tite fraises, mais pas tout à fait ce qu’on s’imaginerait.

Être maraicher distillateur c’est explorer d’abord au potager, c’est comme ça que s’est pointé l’épinard fraise dans le champ gauche.

L’épinard fraise faisait partie des plantes indigènes avec potentiel de distillation qu’avait proposées Biopterre en 2022.

Après une série d’essais erreurs et beaucoup d’eau, les résultats ont été supers, d’ailleurs, vous retrouverez l’épinard fraise dans le gin Aube.

Mais le travail n’est pas terminé, au cours des prochaines années il faudra apprendre à apprivoiser cette curiosité botanique.

La grande absinthe domine le paysage ici.
C’est la plante magique celle qui fait de La courailleuse cette boisson au bonheur facile.
C’est aussi une plante au symbole d’amitié pour la distillerie.
En 2012, une grande chasse au trésor s’amorce pour la distillerie Fils du Roy du Nouveau-Brunswick. On cherche de l’absinthe, la plante.

C’est finalement dans le Kamouraska qu’elle sera trouvée, chez Patrice de La société des plantes. Deux choses débuteront alors : le maraichage pour la distillerie de Saint-Arsène et l’amitié entre Patrice, moi et Hélène.

La grande absinthe c’est une plante qui pousse sur un cycle de 3 ans, ensuite il faut recommencer, les branches étant trop grosses et créant une fibre peu intéressante pour la distillation, mais parfaites comme paillis et répulsif.

Est-ce que c’est ce qu’on oserait appeler le cycle de la vie?
De la terre, à la terre.

Le rang des conserves, ça pourrait aussi être le rang des collations, parce que toute l’équipe y grignote les haricots qui y poussent.

Pourquoi pas le rang du plaisir, parce que c’est une culture faite pour le plaisir, le plaisir de manger, de voir les jolies structures en forme de tipi qui permettent aux plants de grimper se verdir au fur et à mesure que l’été avance.

Dans tous les cas les haricots on se le dira ont nullement besoin de présentation.

L’Hysope c’est cette jolie plante aux fleurs bleues, mauves qu’on retrouve dans quelques rangs.

On l’a d’abord cultivée parce qu’elle donne une belle couleur à l’absinthe, La courailleuse.

Bien qu’elle soit jolie et qu’elle arbore les jardins depuis aussi longtemps qu’on se souvienne, l’odeur de ses feuilles peut être, hummm surprenante. Entre la moufette et le cannabis, on est loin de l’odeur qu’on lui aurait imaginée à première vue.

Dans les jardins de la distillerie, c’est la première qu’on taille. C’est une plante qu’on doit tailler très près du sol. Ce léger détail aura occasionné la première année qu’elle est été cultivé de maladroitement couper les tuyaux d’irrigation.

Le problème ne s’est pas répété, les tuyaux sont maintenant bien enterrés à l’abri des distractions.

Du bord de mer au rang du champ gauche.
La livèche est une plante chouchou à la distillerie.
C’est d’abord Claudie des Jardins de la mer qui la fournissait question qu’elle soit utilisée entre autres dans le Gin Marée Montante.

Sensibles à la préservation de la ressource sauvage, les rangs du jardin se sont vu une alternative parfaite pour assurer l’approvisionnement et le respect de nos écosystèmes de bord de fleuve.

Initialement c’est la livèche commune qui fut mise au jardin, mais éventuellement la découverte de la livèche écossaise et de ses arômes plus minéraux ont conquis le maraicher en moi, mais surtout le distillateur.

Une plante au nom moins connu, mais aux qualités à découvrir . La Matricaire odorante

Comme plusieurs autres au champ elle fait partie des aromates indigènes avec un fort potentiel pour la distillation. Biopterre la proposé comme plante de remplacement pour la camomille qu’on retrouve dans le gin Euphorie.

La matricaire est une mauvaise herbe que vous trouverez un peu partout au Québec, même dans les craques de gravier.
Cette plante aux petits pétales blancs et au cœur jaune généreux fut utilisée par les Premières Nations comme plante médicinales.

La distillerie et l’apothicaire sont des terrains de jeux communs, en voici un autre exemple.

La mélisse c’est elle qui occupe le plus de rangs au jardin. C’est tout d’abord pour l’absinthe et le gin Euphorie qu’on la cultive, mais aussi pour son odeur et son goût lumineux qui vous redonne du soleil même si le ciel est à l’orage.

On pourrait aussi dire que ça sent le ménage.

La mélisse était cultivée dans nos jardins, à la maison, au tout début de la distillerie. Un jour pour nous donner un coup de main, un agriculteur est venu passer le rotoculteur dans le nouvel espace du jardin à l’arrière de la maison. Mais oups, l’agriculteur s’était emballé dans le mauvais jardin et la mélisse y avait passé.

C’est avec plein d’amour qu’Hélène et moi avons donc refait les rangs avec les petits morceaux de mélisse qu’ils avaient pu récupérer.

C’est exactement à cause de ce malencontreux accident que je me suis vite rendu compte à quel point cette plante était résiliente. Tout a repris et maintenant déménager de la maison à la distillerie, ça sent le ménage dans les jardins.

Ici ce sont les rangs des cousines, la menthe verte et la menthe poivrée, elles sont toutes les deux des agents de coloration. La poivrée pour l’absinthe et la verte pour La Courailleuse.

La menthe, de manière générale, est une plante envahissante il faut donc s’assurer de garder un œil attentif pour qu’elle ne se retrouve pas aux quatre coins des jardins. On coupe donc les deux cousines 3-4 fois par année et comme elles sont toutes deux vigoureuses, la distillerie est complètement autonome pour cet ingrédient. Yes !!

Pour faire l’extraction des arômes poivrés, rafraichissants, herbacés des menthes, on sèche le tout à froid, on préserve ainsi les huiles essentielles. Ensuite hop dans l’alcool pour une macération.

Lorsqu’on ouvre les cuves de macération, on ne peut pas s’empêcher de penser à de la Dentyne verte!

La monarde fistuleuse est une plante indigène qu’on a parsemée entre les rangs de genévrier sous le conseil de Biopterre. Cette plante à fleurs roses est appelée la bergamote sauvage en anglais parce qu’elle partage les arômes de l’agrume qu’on retrouve dans le thé Earl Grey.

C’est une de nos petites nouvelles dans nos jardins. On apprend à se connaître. Ce qu’on constate déjà c’est son besoin de soleil, étant présentement plein sud dans le champ elle est bien heureuse.

C’est une super plante pour attirer les papillons, nous on aime les papillons tant que ce ne sont pas les papillons de nuit qui font les vers gris.

Ha oui, on l’a tellement aimé cette monarde qu’elle se retrouve dans le gin Aube, notre gin maraicher issu uniquement des plantes de nos jardins, du champ gauche.

Le rang des piments Thai, le rang des mauvais coups, mais aussi le rang de l’exploration parce que la première fois qu’ils sont apparus au champ, ces petits piments c’est parce qu’Hélène tentait des combinaisons de plantes côte à côte pour qu’elles se protègent, se bonifient. Une agence de matchage version plante.

Ces petits plants en début de saison nécessitent davantage de soin parce qu’ils détestent le froid. On les recouvre donc de contenant de crème glacée Coaticook, pour les garder au chaud. Hummm ironique tout de même, la crème glacée pour tenir au chaud.

Peut-être qu’un jour y’aura un alcool qui naîtra de tout ça, qui sait.

Mais en attendant ça demeure vraiment drôle de dire à quelqu’un :  t’es pas game piment à la main.

Le thym, thym citronné. Il se distingue du thym classique par la petite ligne jaune tout autour de ses microfeuilles, mais aussi évidemment par son goût citronné qui s’apparente davantage à la citronnelle qu’au citron.

Ce rang de culture est parti grâce à 4 petits brins, maintenant il y en a suffisamment pour agrémenter les arômes du gin Euphorie.

C’est grâce à la redivisions des plants au printemps sur plusieurs années qu’on est passé de 4 brins à un rang.

Après la multiplication du pain, y’a la multiplication du thym.

Des rangs ici qui sont des plus utiles, mais qui n’ont rien à voir avec la distillation ou notre gourmandise, mais plutôt celle des oiseaux. Les rangs sont garnis de tournesols qui dansent au rythme du vent et de la journée suivant le soleil avec discipline.

Cette majestueuse plante, permet de limiter l’enthousiasme du vent dans le champ, d’attirer oiseaux, papillons et de faire un peu d’ombre lorsqu’on en a besoin sur certains rangs.

On ne récolte rien, sauf les images joyeuses que cette plante nous offre.